Le Quatuor d’Alexandrie
Une saga en quatre volets de Lawrence DURRELL
➤ JUSTINE, volet I : Lecture d’Élisabeth Gavalda avec Vincent Granger (clarinettes, clavier, guitare)
➤ BALTHAZAR, volet II : Lecture musicale avec Élisabeth Gavalda (voix) et Alain Laurier (Saxophones)
Qui est-elle, cette ville que nous avions élue ? Que contient et résume ce mot Alexandrie ? Dans un éclair je revois un millier de rues où tourbillonne la poussière. Cinq races, cinq langues, une douzaine de religions ; cinq flottes croisant devant les eaux grasses de son port.
Mais il y a plus de cinq sexes, et il n’y a que la langue démotique, la langue populaire, qui semble pouvoir les distinguer. La provende sexuelle qui est ici à la portée de la main déconcerte par sa variété et sa profusion. On ne peut pas la confondre avec un lieu de plaisir cependant. Les amants symboliques du monde hellène sont ici remplacés par quelque chose de différent, quelque chose de subtilement androgyne, tourné vers soi-même.
L’Orient ne peut jouir de la douce anarchie du corps, car il est au-delà du corps. Je me rappelle de Nessim disant un jour – je pense qu’il avait dû lire cela quelque part – qu’Alexandrie était le grand pressoir de l’amour ; ceux qui en réchappaient étaient les malades, les solitaires, les prophètes, tous ceux enfin qui ont été profondément blessés dans leur sexe.
«Alexandrie, ville à demi rêvée, combien réelle cependant, commence et s’achève
en nous, prend racine dans les recoins de notre mémoire. Pourquoi faut-il que j’y retourne nuit après nuit, écrivant près du feu du caroubier, tandis que le vent égéen s’agriffe à cette maison, s’acharne sur elle un instant, puis relâche son étreinte et s’en va ployer en arc l’échine des cyprès de l’île? N’en ai-je pas assez dit sur Alexandrie? Vais-je à nouveau me laisser contaminer par le rêve de cette ville et par le souvenir de ses habitants? Des rêves que je croyais avoir mis en lieu sûr sur le papier, confiés au secret des chambres fortes de la mémoire ! Une seule intervention du hasard a tout remis en question et m’oblige à revenir sur mes pas.» Lawrence Durrell.
Dans Justine, le premier des quatre romans du Quatuor, on rencontre Darley, un Anglais qui se souvient de sa liaison avec Justine, pourtant mariée à Nessim… Balthazar, le deuxième volet, introduit ce personnage éponyme qui propose à Darley un tout autre angle de vue sur sa liaison ; manifestement, il a été manipulé par Justine et Nessim dans le cadre d’un complot venu de l’étranger… Mountolive, le troisième épisode de la fresque, narre l’histoire de Mountolive, l’ex-amant de la mère de Nessim, devenu ambassadeur anglais en Égypte… …Tandis que Clea voit Darley, le narrateur, revenir à Alexandrie.